Petit Tas #1

Un concert de jogging c’est un immense feu de joie musical alimenté par notre manque d’intégrité, par tout ce qui fait rupture entre l’intime et le politique.

Tout est là, posé en petit tas prêt à brûler. C’est une performance décalée, entêtante et intrigante.

C’est un évènement musical et politique, c’est ce qui nous contraint et nous libère. Entre-le rock répétitif et l’improvisation, Jogging hésite en public.

Jogging c’est un assemblage de bribes, de riffs qui se répètent et se confrontent. La répétition y côtoie la rupture, la chanson se joue du slam.

C’est aussi une langue qui se délie puis se contracte. Ce qui est joué, c’est le mouvement sans cesse répété de cette confrontation au monde, c’est l’histoire de l’enfermement de nos actions dans le présent.

Jogging c 'est la face C d’un disque de variété, c’est l’apparence du second degré. On nous raconte l’histoire de notre imaginaire social, politique et économique qui vient gratter et imbiber les plus essentiels de nos stimuli.

C’est la couleur du manque, c’est l’indécision d’une époque qui sait qui elle est mais qui ne sait pas où elle va. Entre notre appétit pour le virtuel, pour ce que l’on est capable de se raconter, et la crainte incessante d’affronter la violence du réel.

Tous les deux mois Jogging nous offrira un petit tas. Toujours creusée au même endroit. La terre est mise à nue, bousculée, aménagée. C’est une prosodie qui parle directement à notre inconscient.

Les petits tas font référence à une série de tableau de l’artiste plasticien Guillaume Querre (qui illustreront chaque sortie d’album) intitulé « Ceux qui restent, objet petit tas, N ».